Centrafrique : le taux de prévalence du Vih/Sida en baisse mais les défis restent énormes©Droits réservés
Symbole de lutte contre le VIH/Sida

Centrafrique : le taux de prévalence du Vih/Sida en baisse mais les défis restent énormes

Le pays célèbre ce 03 décembre 2021 la journée mondiale de lutte contre le Vih/Sida. Cette commémoration en différé tourne autour du thème : « mettre fin aux inégalités, mettre fin au Sida, mettre fin aux pandémies ». Selon le Comité national de lutte contre ce fléau, le taux de contamination est en baisse. Cependant, la prise en charge reste encore un peu perturbée.

Selon le Comité national de lutte contre le Vih/Sida (CNLS), au cours de cette année, les chiffres sont en baisse. Mais ces chiffres sont inégalement répartis sur le territoire national. D’après les analyses, les femmes sont les plus touchées par cette pandémie. Par ailleurs, Bangui qui est la capitale et la principale ville du pays arrive en tête avec un taux de prévalence de 8%.

Les femmes plus touchées que les hommes

« Aujourd’hui nous estimons à environ 110.000 personnes infectées par le Vih/Sida. Nous avons observé une baisse cette année mais celle-ci n’est pas encore significative. Ce taux est inégalement réparti au sein de la population. Les femmes sont les plus touchées avec 4,7% contre 3,9% chez les hommes dans les tranches d’âge de 15 à 49 ans » a fait savoir Sylvain Nambeï, coordonnateur du Comité national de lutte contre le Sida.

Pendant ce temps, la prise en charge des malades reste perturbée par la stigmatisation de la part de la population mais également par le personnel soignant.

« Plus de 80% de malades s’estiment discriminés par le personnel soignant. Ce qui pose non seulement un problème d’accès au service dans toute sa composante, mais également d’accès aux traitements » a poursuivi le coordonnateur du CNLS.

Selon le CNLS sur environ 110.000 patients, seulement 45.000 sont actuellement sous traitement. 15 % sont perdus de vue et le reste, soit plus de 40.000 infectés, n’ont pas encore commencé le traitement.

Abandonner le traitement au profit des croyances religieuses

« Les personnes vivant avec le VIH sont mortes du fait d’abandon de traitements au bénéfice des croyances religieuses en terme de prières, jeûnes où souvent, les patients sont ramenés à l’hôpital dans un état totalement grabataire. On déplore également la destruction par certains responsables d’églises, des stocks de médicaments au vu et au su de tout le monde » a conclu Sylvain Nambeï.

L’Onu-Sida s’était fixée un objectif pour éradiquer ce fléau d’ici à 2030. Cependant avec l’apparition du Covid-19, elle assure que ce délai pourrait connaitre une rallonge. Il y a 5 ans, notamment en 2016, la République centrafricaine faisait partie des 20 pays africains les plus touchés par le Vih/Sida.

 

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