Timide reprise à Bangui après 5 jours de tensions et de blocus

Timide reprise à Bangui après 5 jours de tensions et de blocus

Les activités tentent timidement de reprendre dans la Capitale centrafricaine après 5 jours de perturbations dues aux violences déclenchées le 26 septembre 2015 suite à la découverte du corps sans vie d’un musulman à la FNEC dans le 8ème arrondissement de Bangui.

Au centre ville de Bangui où quelques commerces ont rouvert, plusieurs femmes se sont alors précipitées dans les alimentations afin de s’approvisionner en vivres et autres produits de première nécessité. Dans le sud de la capitale centrafricaine, taxis, bus et taxi-moto desservent le pont Sapéké jusqu’à Bimbo.

Calme au Sud, tension au Nord
Cependant dans les secteurs nord de la capitale, la situation reste volatile. Des tirs sporadiques se font toujours entendre dans une partie du 8e arrondissement. En cause, le comportement de certains casques bleus de la Minusca qui tirent systématiquement sur les passants.  » Quand je me rendais avec d’autres à l’aéroport Bangui M’Poko, les éléments de la Minusca basés au niveau de l’UCATEX nous ont tirés dessus à bout portant sans sommation. Dieu merci, nous avions réussi à nous en sortir, ce qui est un miracle. Ils auraient au moins mis en place un check-point pour demander à chacun de se présenter avant de traverser. Je crois qu’ils sont là pour nous sécuriser « , a déclaré à Radio Ndeke Luka sous le couvert de l’anonymat, une victime de ces tirs.

 » La Minusca est en République Centrafricaine pour exécuter son mandat dont la première priorité est la protection des civils. Que ce soit à Bambari, Ndélé, Bangui, il n’est pas question pour la Minusca de tirer sur les populations « , a rétorqué Amadoun Touré, porte parole de la Minusca qui annonce par ailleurs qu’une enquête est en cours pour faire la lumière sur cette situation au niveau du 8ème arrondissement de Bangui.  » Nous sommes en train de vérifier. Toutes les informations qui nous parviennent sont prises au sérieux et sont vérifiées avant notre réaction. Comme nous l’avions vérifié à Bambari, nous sommes en train de vérifier à Bangui « , a expliqué Amadoun Touré.

Dégâts
Alors que la Minusca vérifie les informations faisant état des tirs disproportionnés de ses éléments sur les civils dans le 8ème arrondissement, le bilan des violents affrontements est revu à la hausse. Au niveau de l’hôpital communautaire, le bilan fourni par les responsables fait état de 33 cas de décès et 63 blessés qui bénéficient encore des soins. A l’hôpital général de Bangui, les parents des victimes regrettent l’absence des autorités de la transition qui se sont pourtant engagées à prendre en charge les soins des victimes. Ils demandent de ce fait aux forces internationales de prendre leurs responsabilités afin d’arrêter les violences dans le pays.

Côté dégâts matériels, outre les destructions et l’incendie des maisons des particuliers et autres Ong internationales, les 2 stations services Total et Tradex du 4ème arrondissement de Bangui ont complément été vandalisés. Le siège de l’Association Centrafricaine pour le Bien être Familiale  (ACABEF) ainsi que la Mairie du 4e ont également été saccagés.

De retour à Bangui, le Chef d’Etat de la transition Catherine Samba-Panza a annoncé une concertation sans exclusive afin d’examiner les voies et moyens de sortie de crise.  » Il faut aller au désarmement sans discrimination des milices armées, à la protection des populations civiles et à l’usage de la force en cas de résistance « , a déclaré Samba-Panza.

Entre temps, la société civile initiatrice du mouvement citoyen « Le Temps de Bêafrîka » a rendu public un communiqué invitant les centrafricains à rester chez eux « dans la dignité » pour suivre l’évolution de la situation. Tant qu’il n’y aura pas de  » mesures concrètes de satisfaction de ses revendications, le mot d’ordre de désobéissance civile ne sera pas levé « .