Centrafrique : la réorganisation des groupes armés inquiète dans plusieurs régions©Agence France Presse
Des combattants de l'Unité pour la paix en Centrafrique à Alindao dans la Ouaka

Centrafrique : la réorganisation des groupes armés inquiète dans plusieurs régions

La situation sécuritaire reste volatile dans certaines régions de la République centrafricaine. Des rumeurs d’attaque à Bakouma, dans le Mbomou et la présence des rebelles non loin de Ngakobo dans la Ouaka, font peur à la population civile. Dans ces régions, les habitants appellent au renforcement du dispositif militaire.

Du Centre en passant par le Centre-Est et le Nord, la situation sécuritaire se dégrade progressivement. La présence d’hommes armés est signalée aux alentours de Ngakobo dans la préfecture de la Ouaka, à Nzako dans le Mbomou tandis qu’à Bakouma, la population est prise de peur suite aux rumeurs d’attaque de rebelles. 

Ce mouvement d’hommes armés empêche la libre circulation des personnes et des biens. Par peur de violences, de nombreux habitants ont fui leurs maisons pour se réfugier en brousse.

L’Unité pour la paix en Centrafrique (UPC) renforce ses positions

« Pour le moment, ces hommes de l’UPC ont installé une de leur importante base au village Goya. La seconde est à Bianga, à 101 km de Ngakobo. Une autre partie de ces combattants est arrivée ce lundi à Kossamba, Loma-mandja. Les activités sont paralysées car les gens ne peuvent pas aller au champ », a rapporté à Radio Ndeke Luka, un habitant de Ngakobo.

Pour parer à toute éventualité, les forces de défense et de sécurité intensifient les patrouilles et veillent afin de rassurer la population de Ngakobo. Cependant, plusieurs voix s’élèvent pour demander le renforcement du dispositif militaire dans les zones où les groupes armés sont signalés. 

De son côté, la Minusca affirme avoir déployé des casques bleus à Nzako afin de protéger les civils.

Regain de l’insécurité  dans le Nord

Alors que des groupes armés se réactivent dans la partie centre et dans le Centre-est du pays, dans le Nord, l’insécurité prend une ampleur inquiétante. Des braquages sont signalés quasi-quotidiennement sur les principaux axes routiers. Pour illustration, deux véhicules de transport de marchandises ont été incendiés, lundi 30 mai, par des hommes armés non identifiés près de Bocaranga dans l’Ouham-Pendé. L’acte s’est produit dans la localité de Mann, située à 30 km de la ville Bocaranga. Ces véhicules qui étaient en provenance de Mbaï Mboum, se rendaient à Paoua.

Selon les informations recueillies par Radio Ndékè Luka auprès des habitants de Paoua, les malfrats ont aussi dépouillé les passagers de leurs biens et blessé par balle l’apprenti-chauffeur avant de se retirer dans la brousse.

Vers une réactivation des groupes armés ?

Depuis plus d’un mois, on observe une réorganisation des groupes rebelles à travers la République centrafricaine. Selon le média français Africa Intelligence dans sa dernière parution du 30 mai, l’ancien chef rebelle Tchadien, Abdel Kader Baba Ladé aurait séjourné ces dernières semaines en France. L’homme aurait demandé un appui militaire de 20 mille AK47, 1000 drones et 2 mille Véhicules 4×4 de type Pick-up pour lui permettre de mettre en œuvre son projet dénommé « Peuls connexion » en Centrafrique. Un projet qui viserait à créer un espace dans lequel vivraient tous les peuls. Et la République centrafricaine serait l’endroit idéal. Selon le journal, les autorités françaises n’auraient pas répondu favorablement à la demande de M. Baba Ladé. 

La réactivation des groupes armés dans certaines régions de la République centrafricaine est un sujet d’inquiétude pour de nombreux Centrafricains qui dénoncent « le mutisme et l’inaction » des autorités de Bangui.

 

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