Centrafrique : des écoles fermées dans la région de Bocaranga en raison de l’usage des mines antipersonnel©RJDH
Des élèves du primaire dans une salle de classe au Nord-ouest de la République centrafricaine

Centrafrique : des écoles fermées dans la région de Bocaranga en raison de l’usage des mines antipersonnel

A Bocaranga (Nord-ouest), l’insécurité occasionnée par les mines enfouies dans le sol, empêche le bon fonctionnement des écoles. Sur 60 écoles que compte la circonscription scolaire de la région, 18 ne sont pas opérationnelles à cause de ces engins explosifs posés par les groupes armés. Conséquences, ces établissements scolaires ne peuvent pas fonctionner et les enfants sont privés de leur droit à l’Education.

A l’exception des établissements scolaires situés au centre-ville de Bocaranga où les cours s’y déroulent sans difficultés, dans les localités voisines, des enfants ne parviennent pas à suivre leur cursus scolaire normalement à cause des mines antipersonnel posés par des rebelles.

Les parents ont peur d’envoyer leurs enfants à l’école 

Selon Jean-Louis, un instituteur de Bocaranga, il est, pour le moment, difficile aux parents de laisser leurs enfants aller à l’école. Car ils craignent pour leur sécurité.

« Les enfants ne sont pas nombreux à venir aujourd’hui en classe. Même si les parents évoquent des raisons de manque de moyens pour payer les cours, ils craignent aussi de voir ces enfants sauter sur des mines. C’est notre commune, c’est pourquoi nous faisons tout pour sauver l’éducation ici », explique cet enseignant.

L’Education des enfants profondément affecté

Pour Julien Manassé Ngakoutou, chef du secteur scolaire, la présence des mines affecte dangereusement l’éducation des enfants dans toute la région de Bocaranga. Il supplie les poseurs de ces engins explosifs à avoir de la compassion pour les enfants qui ont droit à la vie et l’Education.

« Même lors des conflits armés, il est interdit aux belligérants d’employer les engins explosifs comme les mines. Ce n’est pas une bonne manière de faire la guerre. Ils ont posé des mines qui exposent davantage des civils qui n’ont rien à y voir. Ces mines font des victimes innocentes et ils doivent savoir qu’ils mettent en danger tout le monde sans exception surtout les enfants. S’ils ne peuvent pas les déminer aujourd’hui, qu’ils indiquent les endroits où elles sont enfouies pour permettre leur destruction », réclame Julien Manassé Ngakoutou.

Les mines ne posent pas simplement un problème de sécurité dans la région mais représentent surtout un danger pour la scolarisation des enfants et l’économie à long terme.

Malgré les opérations de déminage lancées par la Minusca depuis des mois dans les régions du Nord-ouest et de l’Ouest, les menaces sont encore loin d’être endiguées car les mines anti-personnel ont déjà fait plusieurs victimes civiles et militaires dans ces parties de la République centrafricaine.

 

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