Bossangoa : retour au calme après l’attaque d’une base des forces nationales et de leurs alliés russes©Komla
Statue érigée en hommage aux instructeurs russes à Bangui en République centrafricaine, novembre 2021

Bossangoa : retour au calme après l’attaque d’une base des forces nationales et de leurs alliés russes

 L’usine d’égrenage du coton a été visée par une attaque à la bombe dans la nuit du 27 au 28 novembre 2022. Un engin explosif aurait été largué vers 2h du matin.

L’attaque de la base des forces de défense nationale et de leurs alliés russes, dans la nuit du 27 au 28 novembre, a créé un climat de peur dans toute la ville de Bossangoa et dans sa périphérie. Selon plusieurs sources locales contactées par Radio Ndeke Luka, un appareil volant non-identifié a largué, aux environs de 2h du matin, un engin explosif sur la position des forces nationales et bilatérales.

«L’explosion a réveillé toute la ville. C’est, en effet, un projectile tiré par un avion. C’est ce matin que nous avons découvert que le tir a visé la base des russes située dans l’usine d’égrenage du coton », a témoigné un habitant.

Journée de peur

Selon plusieurs témoins, cette attaque menée par un appareil volant dont on ignore encore la provenance, a créé un climat de peur dans toute la ville, paralysant ainsi les activités socio-économiques. Certains habitants ont dû fuir leurs habitations par précaution pour se réfugier dans des endroits jugés sûrs.

« Certaines personnes ont choisi de partir au champ par crainte de dégradation de la situation sécuritaire. Ce mardi, la situation est calme et les activités ont normalement repris à Bossangoa » a affirmé Raphaël, un autre habitant de Bossangoa. Même si la ville est calme, la tension est montée d’un cran. A Bangui, des voix s’élèvent pour exiger que la lumière soit faite sur cette attaque. L’Assemblée nationale exige l’ouverture d’une enquête.

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« Au nom de tous les élus de la Nation, je condamne, avec la dernière vigueur, cette provocation que rien ne saurait justifier et exige qu’une enquête soit diligentée afin d’identifier cet aéronef, sa provenance et ses commanditaires. J’exhorte le gouvernement à prendre toutes les dispositions qui s’imposent afin de garantir l’inviolabilité de notre espace aérien et sécuriser les populations centrafricaines », a déclaré Simplice Mathieu Sarandji, président de l’Assemblée nationale.

La réaction du gouvernement n’a pas tardé. Dans un communiqué rendu public en début de la soirée du 28 novembre, son porte-parole a averti que cet acte ne saurait rester impuni et a assuré que les préoccupations de l’Assemblée nationale étaient prises en compte.

« Acte ignoble »

« Selon les renseignements, cet aéronef, après avoir commis ces forfaits, a survolé la ville de Bozoum et a pris la direction du Nord de la République centrafricaine avant de traverser nos frontières. A cet effet, le gouvernement tient à informer l’opinion nationale et internationale que cet acte ignoble perpétré par les ennemis de la paix ne saurait rester impuni», a écrit Serge Ghislain Djorie, porte-parole du gouvernement.

Par ailleurs, Bangui annonce qu’une « enquête judiciaire est déjà ouverte afin de recueillir toutes informations utiles et de situer les responsabilités ». Même si l’attaque de cette base militaire installée dans l’enceinte de l’usine d’égrenage du coton n’a pas fait de victimes, le projectile a, cependant, provoqué d’importants dégâts matériels. Une partie de cette unité de production a été littéralement détruite. Selon le chef d’exploitation de l’Office national du coton, toutes les machines sont hors d’usage. Ce dernier précise qu’il leur sera difficile de confectionner les balles de coton destinées à la vente sur les marchés régionaux.

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