Centrafrique : les dialectes, facteur de cohésion sociale et du vivre ensemble dans le Mbomou©RNL/Rolf Stève Domia
Le carrefour de la paix à Tokoyo dans le 3ème arrondissement de Bangassou

Centrafrique : les dialectes, facteur de cohésion sociale et du vivre ensemble dans le Mbomou

Dans la région du Mbomou, en plus des langues maternelles qui unissent les habitants, des initiatives sont mises en place afin de consolider la paix et le vivre-ensemble. A Bangassou par exemple, les dialectes Yakoma, Ngbandi, Nzakara et Zandé dominent les conversations et renforcent les liens entre les habitants.

Généralement à la tombée de la nuit, plusieurs jeunes de Bangassou se réunissent à la place de la concorde, située au quartier Mboutou dans le 1er arrondissement. Considéré comme l’endroit le plus convenable pour se mettre d’accord, ces jeunes gens profitent de l’occasion, au clair de lune, pour parler de la paix à travers leurs langues respectives. Pour eux, les langues maternelles favorisent la paix et facilitent les échanges. Raison pour laquelle, ils demandent aux autres communautés centrafricaines de ne pas céder aux manipulations.

« Nous ne sommes pas là pour courir dans la brousse »

« Ici dans la ville, nous vivons en parfaite harmonie avec nos frères et nos voisons. Si l’un d’entre nous n’a pas de semence et qu’il en demande, on la lui donne sans complexité. Et si quelqu’un nous incite à faire la guerre entre nous, nous allons nous retourner contre lui. Car nous ne sommes pas là pour courir dans la brousse » déclare Amandine, une habitante de Bangassou.

A Bangassou, les messages passent facilement dans les langues maternelles. Avec la baisse du taux de criminalité dans cette ville, plusieurs initiatives jeunes ont pu voir le jour. Des voix appellent à une prise de conscience générale.

Des initiatives pour faire développer le pays

« Personne ne viendra construire ce pays à notre place. Chaque centrafricain doit prendre conscience. Si nous travaillons main dans la main et que s’il y a la paix, nos enfants pourraient étudier dans de bonnes conditions et nous pourrions ainsi développer notre pays. Nous avons besoin des initiatives pour développer notre pays » insiste Romaric, un jeune leader de la ville

Au lendemain des évènements qui ont fragilisé leur région, les jeunes de Bangassou ne veulent plus être manipulés pour des fins politiques. Cependant, ils veulent être des acteurs de la paix pour une vie harmonieuse dans leur ville.

 

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