Centrafrique : l’effectif croissant de chiens errants inquiète les habitants de Birao©RNL/Gildas Nabeza
Une écurie de chiens errant dans les quartiers de Birao dans la Vakaga

Centrafrique : l’effectif croissant de chiens errants inquiète les habitants de Birao

Même si le chien demeure le meilleur compagnon de l’Homme, il constitue un danger pour la société lorsque celui-ci n’est pas contenu par son propriétaire. A Birao dans la préfecture de la Vakaga, ces animaux sont très utiles pour les chasseurs voire les cultivateurs. Cependant, leur nombre pléthorique et leur errance dans la cité inquiètent les habitants.

Si la ville de Birao est connue par son éloignement vis-à-vis de Bangui, elle est aussi appelée « cité des chiens domestiques ». Pour ne pas exagérer, le nombre de ces animaux avoisine celui des habitants de la ville. On les trouve dans presque tous les coins de rues, en groupe et au moins une dizaine par ménage. Pendant la nuit, il faut se munir d’un bâton pour se promener pour échapper aux agressions de ces carnivores. Selon les informations recueillies auprès de certains habitants, l’ex-empereur centrafricain Jean Bedel Bokassa aurait, à l’époque, déporté plusieurs chiens enragés dans cette ville.

« Ces bêtes se sont reproduites pour envahir la ville »

« A l’époque, l’empereur Bokassa avait envoyé plusieurs chiens ici à Birao. Une poubelle peut amasser plusieurs déchets. Ainsi des décennies après, ces bêtes se sont reproduites pour envahir la ville. Et comme personne ne les surveillent, ils divaguent dans les quartiers » a témoigné Mahamat Abrass, un habitant de la ville.

Toutefois, ces chiens sont très utiles pour certaines personnes. Lors d’une partie de chasse, ces accompagnateurs contribuent énormément dans la capture du gibier.

« A la chasse, le chien joue un rôle primordial »

« Les chiens que j’élève, je les utilise pour chasser. Parce que lorsqu’on se rend à la chasse, il joue un rôle indispensable. Il prend toujours le devant. Dès que tu repères un gibier, c’est lui qui le poursuit pour le neutraliser. A partir de là, tu peux tranquillement venir l’abattre » a fait savoir Thierry Dakpa, un chasseur.

Souvent jaloux de leurs bêtes, certains propriétaires les défendent contre les agressions et contre tout danger venu de l’extérieur.

« Je ne peux pas accepter qu’une personne frappe mon chien. Lorsque celui-ci détruit le bien d’autrui, il est mieux de m’en informer. Je suis prêt à réparer le dommage causé mais je n’accepterai jamais qu’on fasse du mal à mon chien » a conclu Thierry Dakpa.

Alors qu’on compte plusieurs milliers de chiens à travers la ville de Birao, la vaste campagne de vaccination contre la rage, lancée depuis près de 5 ans, n’a pas touché la localité. Les propriétaires de chiens se plaignent et s’inquiètent de l’avenir de leurs animaux face à d’éventuels cas d’agression de paisibles personnes.

 

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