Centrafrique : les fidèles musulmans se préparent à entrer en jeûne dans un contexte de hausse de prix des denrées alimentaires©Droits réservés
Des fidèles musulmans centrafricains arrivant à la mosquée centrale de Bangui

Centrafrique : les fidèles musulmans se préparent à entrer en jeûne dans un contexte de hausse de prix des denrées alimentaires

Pendant que les fidèles musulmans s’apprêtent à affronter le jeûne du ramadan, les prix des denrées alimentaires grimpent sur le marché en République centrafricaine. Farine de blé, riz, sucre, huile raffinée ont presque doublé de prix. Les fidèles musulmans craignent que cette inflation ait des répercussions néfastes sur eux.

Dans les familles musulmanes du PK5 à Bangui, tout le monde se prépare pour entrer en jeûne. Nettoyage de concessions, lessive, vaisselle, les préparatifs s’activent. Cependant, la hausse des prix des denrées alimentaires risque d’impacter la bonne observation du jeûne de cette année.

« Avec l’approche du ramadan, on fait beaucoup de choses. Tout d’abord, il faut préparer son cœur vis-à-vis de Dieu. Ensuite, on nettoie toute la concession voire les alentours. Il est vrai que durant les préparatifs, les prix des denrées alimentaires augmentent souvent. Mais pour cette année, le niveau d’inflation est inhabituel » s’inquiète Khadjidiatou, une habitante du PK5.

« Nous n’allons pas abandonner car le contexte est mondial »

Les prix des aliments augmentent quasi-quotidiennement alors que plusieurs chefs de famille soutiennent de lourdes charges. Déterminés, ceux-ci ne sont pas prêts à abdiquer. Car pour eux, c’est le bon Dieu qui leur a donné cette responsabilité et le jeûne musulman est une obligation.

« J’ai environ 33 personnes à charge. Mais, je suis obligé de le faire car le ramadan est une obligation pour nous. Un bon musulman qui n’a pas un âge avancé et qui est en bonne santé doit le faire. Même si les denrées alimentaires sont devenues chères, nous n’allons pas abandonner car le contexte est mondial » assure Ibrahim Bouba, un père de famille.

Dans la capitale centrafricaine, le sac de farine de blé est passé de 23.000 à 32.000 francs CFA. Le bidon de 25 litres d’huile a presque doublé. Il avoisine aujourd’hui 50.000 francs. Même situation avec le sac de sucre. Inquiet et face à ce qu’il qualifie de spéculation organisée, le Conseil islamique centrafricain appelle le ministère du Commerce et le bureau des consommateurs à intervenir.

« Ce sont des préoccupations que nous avons soulevées lors des échanges durant le dialogue républicain qui s’est achevé. Que le gouvernement se lève ; qu’il sillonne les grands entrepôts. Puisque, les gens profitent toujours de la période du ramadan pour faire leurs chiffres d’affaires sur les paisibles citoyens » déplore Hamat Déléris, président par intérim du Conseil supérieur islamique de Centrafrique.

Selon les prévisions, le ramadan de cette année débute ce 1er avril pour terminer le 30 avril 2022.

 

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