Centrafrique : la localité de Djema abandonnée par l’Etat ?©Droits réservés
Vue aérienne d'une partie de la localité de Djema dans le Haut-Mbomou

Centrafrique : la localité de Djema abandonnée par l’Etat ?

La sous-préfecture de Djema dans le Haut-Mbomou semble être abandonnée par les autorités centrafricaines. Cette ville de plus de 4.000 habitants, située à environ 1.250 kilomètres à l’Est de Bangui, reste totalement enclavée. Le manque de services sociaux de base ainsi que l’absence totale des services de l’Etat empêchent la population d’avoir accès aux différentes prestations de l’administration publique. Un risque pour la l’éloignement de cette partie du pays, selon Lambert Akouvoulou, député de Djema.

Selon le député de cette sous-préfecture de la République centrafricaine, frontalière avec le Soudan, la localité est totalement coupée de Bangui, la capitale. A ce jour, selon lui, seuls le sous-préfet et la présidente de la délégation spéciale y représentent l’Etat. En dehors de ces deux personnalités, aucun agent où fonctionnaire des services déconcentrés de l’Etat n’est présent dans la localité. La population en détresse ne sait plus à quel saint se vouer.

« A Djema, l’Etat est seulement représenté par la maire et le sous-préfet. Ce dernier n’a même pas un secrétaire général. Les autres agents de l’Etat n’y sont pas présents. Ce qui fait que les maladies et autres pathologies font rage dans la ville. Nous avions pu négocier avec le personnel soignant de Rafaï, formé par les américains, pour voler au secours de la population » a fait savoir Lambert Akouvoulou, député de Djema.   

Des individus non-identifiés y sèment la terreur

La situation sécuritaire est affectée également par cette absence de l’Etat. Aucun poste avancé des forces de défense et de sécurité n’est érigé au niveau de la frontière avec le Soudan voisin. Cette situation amplifie davantage le trafic illégal d’armes de guerre entre les deux Etats.

« Il y a un couloir de transhumance entre la frontière soudanaise et Mboki, en passant par Djema ; où des individus non-identifiés sèment la terreur. Les habitants ont peur de l’emprunter, car des armes de guerre et équipements dangereux transitent par là. C’est pourquoi, nous demandons au gouvernement de déployer dans cette région, les forces de défense et de sécurité » a plaidé Lambert Akouvoulou.

 Par ailleurs, le député regrette que les infrastructures routières menant à Djema soient dans un état de dégradation très avancée. Aucun bâtiment scolaire et sanitaire, moins encore un marché public n’existe dans la ville. La population, à vocation agricole, ne vit que de la chasse, de la cueillette et de la pêche. Vivre à Djema est un véritable calvaire selon Ernest Mizedio, président du collectif des députés du Haut-Mbomou.

 

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