Centrafrique : près de 80 réfugiés peulhs regagnent Bria après 4 ans d’exil au Soudan©RNL/Gasmala Moustapha
Les rétournés embarquant dans un Bac sur la rivière Kotto

Centrafrique : près de 80 réfugiés peulhs regagnent Bria après 4 ans d’exil au Soudan

Après 4 ans passés au Soudan, près de 80 membres de la communauté peulh ont regagné, ce lundi 11 avril 2020, la ville de Bria dans la Haute Kotto. Ces dizaines de personnes avaient quitté le pays du fait des crises militaro-politiques qui ont secoué la localité. De retour, ils ont été accueillis par les autorités locales et certains responsables des ONG humanitaires.

Ils sont au total 77 personnes, dont 43 enfants, 22 femmes et 12 hommes, à fouler ce lundi le sol de Bria après avoir passé 4 ans à l’étranger. En provenance de la localité de Soungou au Soudan, ces familles sont arrivées sur les dos d’une cinquantaine d’ânes. Certains d’entre eux étaient malades, d’autres affaiblis par la faim à cause de la longue distance parcourue. Dépourvus de tous biens, ces retournés craignent pour leur lendemain.

« Ça va être très dur avec ces femmes et ces enfants »

« C’est la crise qui nous a poussés à aller au Soudan. Après quatre ans et vu que la paix est revenue au pays, nous avons décidé d’y retourner. Après plus d’un mois de route, nous voici à Bria. Sauf que, nous n’avons plus rien. Ça va être très dur avec ces femmes et ces enfants » s’est alarmé Ahmat Djibrine, un des retournés.

Pour la communauté peuhle ravie de l’accueil réservé à ses retournés, les autorités locales doivent les assister.

« Je suis ravi de voir tout ce monde, venir les accueillir. Mais le problème qui est là, c’est celui des lieux où ils peuvent être logés. Même nous qui sommes ici,  n’avons pas de maisons. Le site qu’on nous a affecté est un domaine privé. Lorsque nous rentrons au pays, c’est pour y rester définitivement. Donc, le maire doit penser à nous » a appelé Oumarou Djidio Bi Ousmane, responsable de la communauté peulh.

« Ils doivent se comporter en bons citoyens »

Du côté des autorités locales qui les ont accueillis à l’entrée de la ville, la vigilance doit être de mise. Par ailleurs, elles assurent que toutes les dispositions nécessaires sont prises en vue de leur cantonnement.

« Quand les gens viennent comme ça avec beaucoup de bagages, il faut qu’on essaie de checker pour voir le contenu de ces bagages avant de chercher à les caser. Ils sont dans leur pays, ils doivent se comporter en bons citoyens. J’ai déjà fait appel aux ONG humanitaires ; lesquelles sont en train de prendre des dispositions nécessaires afin de les prendre en charge » a fait savoir Thierry Evariste Binguinendji, préfet de la Haute-Kotto.

Provisoirement installés dans les locaux d’un ancien bar dancing, ces retournés manquent de tout. Selon certains humanitaires, plusieurs femmes et enfants malades ont été pris en charge dès leur arrivée par l’ONG Médecins sans frontières. Ce retour intervient après celui de mars 2021, où plusieurs centaines de personnes issues de cette communauté avaient regagné la ville de Bria.

 

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