Centrafrique : l’apparition des chenilles soulage certains ménages©RNL/Brice Landry Ndangoui
Une vendeuse de chenilles au marché de Bimbo, juillet 2020

Centrafrique : l’apparition des chenilles soulage certains ménages

En République centrafricaine, le mois de juillet est considéré, très souvent, comme la saison des chenilles. Durant cette période, les habitudes alimentaires voire les marchandises de certains commerçants changent de nature. Un peu partout sur les marchés de la capitale, les consommateurs s’en procurent, même si certains d’entre eux se plaignent de la hausse du prix. Le lieu de vente qui attire le plus de clients, c’est le marché de Bimbo à la sortie Sud-ouest de Bangui.

En cette période de chenilles, il est difficile de sillonner librement les abords de la route nationale N°6, notamment au niveau du marché de Bimbo. A même le sol ou encore sur des étals improvisés à l’image de l’événement, enfants, hommes et femmes, chaque vendeur cherche les clients à sa manière. Cette année, bon nombre de clients déplorent la flambée des prix par rapport aux années précédentes.

« Les enfants en demandent quotidiennement« 

« Auparavant, les chenilles se vendaient à 100 voire 200 francs CFA. Maintenant, il faut débourser au moins 500 ou 1.000 francs pour s’en procurer. Ce qui est très difficile pour les consommateurs à faible revenus. Puisqu’à cette période-là, les enfants en demandent quotidiennement » déplore Sylvestre, un consommateur.

Face à ces plaintes, les vendeurs, eux, pointent du doigt la crise du carburant.

« Trouvez une solution à cette crise du carburant« 

« Nous demandons au gouvernement de tout faire pour trouver une solution durable à cette crise du carburant. Pour aller en brousse acheter les chenilles sur les ramasseurs et revenir revendre, il nous faut dépenser au moins 60.000 francs. C’est trop ! En conséquence, nous sommes contraints de revoir les prix de vente, une fois arrivés à Bangui » souligne Olga, une vendeuse de chenilles.

Cet argument ne convainc pas certains consommateurs. Ces derniers appellent les vendeurs à tenir compte du pouvoir d’achat des centrafricains.

« Une marchandise achetée à 200 francs peut être vendue à 400. L’essentiel, c’est de gagner un peu de bénéfice. Cependant, les vendeurs de chenilles préfèrent réaliser 100 à 200% de bénéfice. Ce qui empêche beaucoup de nos compatriotes à s’en procurer comme il le faut » regrette Max, un client.

La période des chenilles est également une occasion pour les enfants, en vacances scolaires, de préparer leur rentrée scolaire.

« Généralement, je fais une recette quotidienne de 5.000 francs. J’exerce cette activité pour soutenir mes parents dans les préparatifs de ma rentrée scolaire, vu que je suis en vacances. Les gens me reprochent souvent la quantité que je propose aux clients car je suis un débutant dans cette activité » affirme Melchior, vendeur de sachets d’emballage.

En République centrafricaine, l’apparition des chenilles est un moment de soulagement dans les familles. Une denrée alimentaire accessible à bas prix pour les uns et activité commerciale pour les autres.

 

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