Centrafrique : la langue maternelle, une expression forte de diversité culturelle©RNL
Une famille vivant dans la Basse-Kotto au Sud de la République centrafricaine

Centrafrique : la langue maternelle, une expression forte de diversité culturelle

Vingt-trois ans après sa proclamation par l’Unesco, la journée internationale de la langue maternelle est toujours célébrée en République centrafricaine. Ce 21 février 2023 n’a pas dérogé à la règle et les Banguissois ont mis en exergue l’importance des langues maternelles. 

Cette journée proclamée en 2000 par l’Unesco permet de valoriser les différentes langues parlées à travers le monde. A Bangui, certaines ethnies pensent que communiquer en langue maternelle est très importante dans une communauté. Dans le marché du Port-Sao au bord de l’Oubangui, les dialectes restent le principal moyen de communication et d’échanges.

« Nous échangeons en Langbachi »

« Nous sommes en train de discuter. Mon interlocuteur insiste pour savoir si ce que je suis en train de lui dire est vrai. Nous échangeons en Langbachi « , a expliqué Alain, un des collecteurs de sable.

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Edouard, un autre collecteur de sable, garde encore les quelques conseils que son père lui a prodigués en patois.

« Mon père m’a appris dès mon enfance à parler le dialecte »

« Je suis de l’ethnie Banda. Mon père m’a appris dès mon enfance à parler le dialecte. Il m’a aussi appris à collecter du sable et à concasser des pierres », a-t-il témoigné.

Le patois permet aussi à Pulchérie, une vendeuse de manioc, de mieux communiquer avec ses clients.

Polyglotte

« Je peux parler en Langbachi tout comme en Banda et j’apprends aussi le patois Ngbaka. Au marché, je discute souvent avec des gens dans leurs patois. Même à la maison, je parle aussi le patois avec mes enfants. C’est en patois que je leur demande de me donner des spatules », a raconté Pulchérie.

Dans de nombreuses familles centrafricaines, le patois garde toute son importance. Il permet aux membres de communiquer et de se comprendre facilement.

Parler le dialecte en couple

« Je suis capable de m’exprimer en Banda. Parfois avec mon mari, on communique dans cette langue. On se fait des blagues et on est heureux « , s’est réjouie Chimène, une femme au foyer.

Nadine, une commerçante, parle correctement le patois Gbanziri. Elle demande aux parents d’apprendre à leurs enfants leurs langues maternelles.

« Face à un danger, ils peuvent se tirer d’affaires »

« Si nous apprenons à nos enfants notre patois, cela pourrait les servir un jour. Surtout lorsqu’ils sont face à un danger, ils peuvent se tirer d’affaires », a indiqué Nadine.

Selon l’Unesco, la diversité linguistique et le multilinguisme sont essentiels pour le développement durable d’un pays.

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