Centrafrique : l’OPA-AC recommande aux Etats de la CEMAC plus de mesures contre les entraves à la libre circulation©RNL
La première vague de véhicules en provenance du Cameroun, arrivée à Bangui le 16 février 2021

Centrafrique : l’OPA-AC recommande aux Etats de la CEMAC plus de mesures contre les entraves à la libre circulation

Pour combattre les pratiques illicites afin de réduire le coût des échanges commerciaux dans la sous-région Afrique centrale, l’Observatoire des pratiques anormales sur les corridors (OPA-AC) recommande aux pays membres de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) plus de mesures contre les entraves à la libre circulation. Recommandation formulée, le 19 août 2022 à Bangui, lors de la présentation des résultats de ces observations. En marge de cette rencontre, les différents acteurs concernés s’engagent à éradiquer ces pratiques sur les corridors.

Le constat de l’Observatoire des pratiques anormales atteste que les pratiques illicites restent en vigueur sur les principaux corridors de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale à savoir : Bangui-Douala distant de 1.431 kilomètres et Ndjamena-Douala, long d’environ 1.800 kilomètres. Une situation, selon l’observatoire, qui est à l’origine de la flambée des prix dans les pays membres de la communauté.

« Les recommandations pourront servir aux autres« 

« Le Congo-Brazzaville est un pays qui a une ouverture sur la mer. Et donc, ce qui est en train de se faire entre le Cameroun et les autres pays pourra se faire entre le Congo et les autres Etats ; puisque certains pays reçoivent leurs marchandises à partir du Congo-Brazzaville. Donc les recommandations que nous allons formuler pourront servir aux autres pays qui ont une ouverture sur la mer » a fait Dieudonné Kikélélé, responsable informatique de l’observatoire.

Selon les données de l’OPA-AC, les forces de sécurité sont citées comme auteures des pratiques anormales sur les principaux axes de la Cemac. En outre, l’état des routes, les conditions de travail des conducteurs ainsi que la durée des contrôles ont été déplorés par les experts.

Quatre ou cinq postes pour rendre le travail plus facile

« Vu ce qu’on a relevé sur les actions ponctuelles, l’action générale va dans le bon sens. Parce qu’il y a quelques années en arrière, on comptait plus d’une centaine de postes. Aujourd’hui, on en est à une cinquantaine. Toutefois, on voudrait qu’on soit à quatre voire cinq postes afin de rendre le travail plus facile dans le voyage des camions » a suggéré Robert Gonté, chef de projet adjoint de l’OPA-AC.

A la fin de cette rencontre de Bangui, les représentants des départements ministériels à savoir : transports, douanes, sécurité, travaux publics, syndicats des transporteurs, s’engagent au respect des conventions sous régionales pour favoriser la libre circulation des biens et des personnes.

« Tous les acteurs sont engagés contre ces pratiques« 

« Là actuellement, tous les acteurs, avec leur énergie, s’engagent pour que nous conjuguions nos efforts dans le but d’éradiquer totalement les pratiques anormales sur les corridors Douala-Bangui. Ceci, afin de soulager les peines des transporteurs et surtout le panier de la ménagère » a affirmé Dr Baudin Libengué Dobélé Kpoka, coordonnateur de l’OPA-AC.

Créé en novembre 2021 par la Commission de la Cemac, l’Observatoire des pratiques anormales sur les principaux corridors de l’Afrique centrale vise à promouvoir l’intégration communautaire. Une intégration encore fragile dans la sous-région du fait de mauvaises pratiques entravant la libre circulation. Ce projet de quatre ans, financé par l’Union européenne à hauteur de plus d’un milliard de francs CFA, est à sa deuxième année de mise en œuvre.

 

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