Depuis l’expiration vendredi de l’ultimatum lancé par la Minusca à l’endroit du chef de fil de l’UPC Ali Darass, la population de Bambari vit avec la peur dans le ventre. Ce samedi et selon des sources locales, les grandes artères de la ville étaient restées désertes.
« En réalité, c’est la psychose à Bambari. Nous vivons comme au cimetière. Les voies sont calmes. Tout le monde a peur de sortir », a expliqué sous l’anonymat, l’un des habitants qui a mentionne que « l’ultimatum de 48 heures était épuisé ».
Craignant pour sa sécurité, la population demande le départ de ce chef rebelle. « Nous souhaitons que la Minusca fasse partir Ali Darass et ses éléments de la ville », a martelé la même source tout en affirmant que ce dernier n’assure pas leur « sécurité » et que « c’est du mensonge ».
La Minusca a par ailleurs annoncé vendredi après midi, l’arrivée de ses renforts à Bambari. Selon un communiqué de cette organisation onusienne, une unité de réaction rapide portugaise ainsi que des forces spéciales bangladaises sont déployées dans la ville. Les deux groupes armés se heurteront aux casques bleus en cas de violence, d’après le document. La mission onusienne a signalé qu’elle est la seule autorité légitime mandatée par le gouvernement à contrôler la ville.
Bambari est ainsi déclarée une ville sans groupes armés. Selon l’ONU, des discutions se poursuivent et une délégation civile et militaire de la mission devrait rencontrer prochainement Ali Darass.
Des réactions
Contacté par RNL à propos du communiqué de la Minusca, l’UPC dit ne pas accepter la proposition qui lui demande de quitter la ville.
« On rejette cette proposition », a martelé Souleymane Daouda, son porte parole. Selon lui, « Nous avons vu des villes comme Bria, Kaga Bandoro et Ndélé être décrétée ville sans arme par la Minusca. Aujourd’hui, on se rend compte que ces villes sont devenues des bases arrières des mercenaires de tout bord. C’est la même chose qu’elle veut instaurer à Bambari ».
Trouvant de laxiste la position de la Minusca, le FPRC souhaite la traduction du chef de l’UPC en justice. « La réaction de la Minusca est très tardive. Le problème est qu’il faut appréhender Ali Darass et le remettre à la justice centrafricaine ou le rapatrier et désarmer ses éléments », a fait remarquer Azor Kalité son sous chef d’état major. Ce groupe armé maintien toujours sa position de marcher sur Bambari. « On va rentrer à Bambari », a-t-il indiqué demandant à la Minusca « de faire son travail, de respecter son mandat ».