Centrafrique : face aux attaques d’hippopotames sur la rivière Oubangui, le poisson devient rare à Mobaye©RNL
Vue du port fluvial de Mobaye dans la Basse-Kotto

Centrafrique : face aux attaques d’hippopotames sur la rivière Oubangui, le poisson devient rare à Mobaye

A Mobaye dans la Basse-Kotto, la rareté et la hausse du prix du poisson frais font grincer les dents dans la ville. Cet aliment, prisé par la population, est devenu cher et de nombreux consommateurs s’en plaignent. Selon certains pêcheurs, des attaques d’hippopotames et la décrue des eaux de la rivière Oubangui sont les principales causes de cette situation. 

Etiennette Sambia vient d’acheter au marché central de Mobaye, un poisson communément appelé « Céra » pour le repas familial. Selon cette dernière, le prix de cette espèce de poisson a doublé depuis quelques mois.

Hausse des prix

« J’ai payé ce poisson à 11 mille. Le prix est trop élevé parce qu’auparavant, le poisson se vendait à 5 mille francs CFA », déplore Etiennette.

Certains habitants de Mobaye consomment rarement du poisson frais. C’est l’exemple de Divine qui a choisi le poisson comme repas du jour malgré le prix exorbitant et la quantité moins appréciable.

« Cela fait un an que je n’ai pas mangé du poisson frais »

« Au marché, le poisson coûte cher. Ce poisson, je l’ai acheté à 2.500 francs CFA. Cela fait un an que je n’ai pas mangé de poisson frais. Et comme j’en ai envie aujourd’hui, j’ai accepté de dépenser mes 2.500 francs CFA pour m’en procurer », confie Divine.

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Des plaintes viennent également des revendeuses de poissons au marché central de Mobaye. Marie Nzoungbo, l’une d’entre elles, subit les répercussions de cette augmentation du prix sur son commerce.

« Nous enregistrons des pertes »

« Ceux qui vont souvent aux marchés de Baraka et de Yawa pour acheter du poisson, nous le revendent cher. Parfois, nous payons les poissons à 50 ou 60 mille francs CFA mais après la vente, nous enregistrons des pertes », regrette Marie Nzoungbo, une commerçante de poissons frais.

Du côté des pêcheurs, c’est la peur face aux multiples attaques des hippopotames sur la rivière Oubangui.

« Abattre ces hippopotames »

« Les hippopotames nous agressent. Des fois, ils brisent nos pirogues, déchirent nos filets et tuent des pécheurs. Toutes les autorités de Mobaye sont au courant de ces attaques mais personne ne réagit. Nous demandons au gouvernement d’abattre ces hippopotames pour nous permettre de ravitailler la population en poisson », souhaite Emmanuel, délégué des pêcheurs de Mobaye.

La pêche était la principale activité de certains habitants de Mobaye. Mais depuis un certain temps, avec les menaces des hippopotames, de nombreux pêcheurs ont abandonné cette activité au profit de l’agriculture et du commerce.

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