Centrafrique : affrontements meurtriers entre transhumants et agriculteurs à Amdafock
Un berger et son troupeau de bœufs en pâturage dans la région de la Nana-Mambéré en Centrafrique. @Droits réservés

Centrafrique : affrontements meurtriers entre transhumants et agriculteurs à Amdafock

L’épineuse question de transhumance continue d’entretenir des tensions entre éleveurs et agriculteurs en République centrafricaine. Depuis 3 jours, une bonne partie des habitants d’Amdafock (Vakaga) vit dans la peur. A l’origine, un affrontement meurtrier entre des transhumants venant du Soudan et des agriculteurs centrafricains.

Selon les informations rapportées à la rédaction de Radio Ndeke Luka, tout a commencé par l’assassinat d’un jeune agriculteur centrafricain par un éleveur soudanais. La victime a été abattue par balle alors qu’elle chassait de son champ, des bœufs errants.

« Froidement abattu »

« Il y a de cela deux jours, un jeune qui avait retrouvé des bœufs dans son champ, s’est mis à les chasser. Il a été froidement abattu par l’éleveur devant ses parents. Ces derniers, ne pouvant pas supporter, l’ont poursuivi et tué. Les éleveurs se sont alors soulevés pour incendier des maisons et brûler des champs », a expliqué Daniel Andal-Djouma, député de Birao 1.

Contacté par Radio Ndeke Luka, l’adjoint au maire de Birao, Radjab Moussa, a indiqué qu’à la suite de cette tension, de nombreux habitants ont fui en brousse.

« La population est en brousse »

« La population a eu peur et est en débandade partout en brousse. Je demande au gouvernement centrafricain de penser à cette population. La laisser à son triste sort sera catastrophique », a plaidé Radjab Moussa, adjoint au maire de Birao.

Lors de sa conférence de presse hebdomadaire, mercredi 28 novembre, la Minusca, qui dit n’avoir pas été informée de cette tension, a annoncé qu’elle ouvrirait une enquête pour en savoir davantage.

Réponse pacifique 

« Concernant la transhumance, je ne suis pas au courant de l’incident d’Amdafock. Nous regrettons qu’il y ait eu mort d’hommes. C’est en raison de cette gravité que la Minusca travaille avec les autorités locales pour qu’il y ait une réponse pacifique à cette problématique », a affirmé Vladimir Monteiro, porte-parole de la Minusca.

La tension entre les éleveurs et les agriculteurs reste une équation à résoudre par Bangui, car elle est toujours l’une des sources d’insécurité dans le pays.

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