Bambouti : des générations d’enfants privés d’une éducation de qualité
Aperçu d'une classe de CI à l'école primaire de Sékia-Dalet dans l'Ombella-Mpoko. Photo : RNL

Bambouti : des générations d’enfants privés d’une éducation de qualité

Dans la localité de Bambouti, à la frontière avec le Soudan du Sud, l’accès à une éducation de qualité demeure extrêmement limité. Le manque d’enseignants qualifiés et d’infrastructures scolaires compromet la scolarité de nombreux enfants.

Selon plusieurs témoignages recueillis à Bambouti, la situation perdure depuis plus de vingt ans. Les crises à répétition et les difficultés logistiques ont entraîné un décrochage scolaire massif. « J’ai arrêté l’école en CE1. Je ne sais même pas écrire mon nom. Il n’y a pas de maître pour nous enseigner le français », témoigne Vianney Oscar Mbolikinahon, un habitant de Bambouti.

Faute d’enseignants formés, ce sont des maîtres-parents, souvent sans formation pédagogique, qui assurent l’enseignement. Un système jugé précaire par les parents, qui appellent les autorités préfectorales à envoyer des enseignants professionnels ainsi que du matériel didactique adapté dans la localité. « Ici, les maîtres parents n’ont pas les moyens adaptés pour dispenser des cours. Les instituteurs qualifiés ne viennent pas ici », déplore Dieudonné Mondiri, père de quatre enfants.

Malgré la réhabilitation d’un bâtiment scolaire par la Minusca, les besoins restent importants. Anne Marie Sioukarani, résidente de Bambouti, plaide pour l’ouverture d’un lycée dans la sous-préfecture. « Nous avons besoin d’un établissement secondaire, avec des professeurs qualifiés. C’est une sous-préfecture, il nous faut un lycée, pas seulement une école primaire. »

Contactée, la direction régionale de l’éducation à Obo confirme qu’un enseignant qualifié vient d’être affecté à Bambouti. Il travaillera aux côtés de deux maîtres-parents déjà en poste dans l’école sous-préfectorale.

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