Libération de la piste de l’aéroport, une intervention de la FOMAC

Libération de la piste de l’aéroport, une intervention de la FOMAC

 

L’occupation de la piste de l’aéroport international de Bangui M’Poko par la population de Boeing, n’est pas une solution à leurs revendications. C’est plutôt un manque à gagner pour l’Etat centrafricain. Toutefois, cette occupation ralentit l’appui des partenaires au développement en faveur des personnes touchées par  les derniers évènements qui ont perturbé la tranquillité des centrafricains. Il est donc important pour la population de Boeing de libérer la piste de l’aéroport.

Cette réflexion a été au centre ce jeudi de la rencontre du général Jean Félix  Akaga, Commandant des Forces de la FOMAC avec les professionnels de la presse publique et privée, à la base M’Poko à Bangui.

Le général Akaga a saisi l’occasion pour demander à la population de Boeing de quitter la piste de l’aéroport.

« Les interventions de Séléka au niveau des quartiers s’accompagnent par des morts d’hommes, des pillages, des exactions. Nous ne voulons pas que cet état de fait se reproduise. Nous avons tenu personnellement à régler ce problème de l’aéroport au niveau de la FOMAC. La FOMAC n’est pas un adversaire de la population. Au contraire, nous sommes là pour les protéger, les aider parce que nous pensons que si nous ne faisons pas ce travail, et ce travail est fait par Séléka, les conséquences seront plus dramatiques. Le Centrafrique est un pays enclavé. Le fait de fermer l’aéroport, empêchent les avions qui peuvent amener des médicaments pour les pharmacies de la place. Cela constitue un frein à un certain nombre d’acteurs économiques ».

Le Commandant des Forces de la FOMAC a rassuré la population de Boeing que certains éléments de la force dont il a la commande, sont basés dans ce quartier. Aussi, déplore t-il les agissements de la Séléka qui n’honore pas l’esprit d’équipe. 

« La population de Boeing qui réclame la paix, nous avons mis en place un dispositif au niveau du quartier pour leur dire que nous avons pris en compte leurs revendications. La population peut repartir. Nous avons pu obtenir de cette population un certain nombre de chose dont un entretien avec le chef de l’Etat. Cette population pourra exprimer directement au chef de l’Etat, ses revendications. Ce n’est pas au niveau du tarmac de l’aéroport qu’ils vont résoudre le problème. Mais il était entendu avec les autorités que les Séléka ne pouvaient pas aller sur le terrain pour pouvoir procéder à des fouilles d’armes sans qu’ils ne soient accompagnés de gendarmes et de policiers. Personne ne s’attendait que Séléka puisse agir en ce moment là lorsque nous avons appris que Boy Rabe et Boeing étaient assiégés par Séléka. Dans la foulée, nous avons demandé à ce que Séléka se retire de ces zones ».

La question de la formation des éléments de Séléka et de la recherche de l’unité nationale relève de la compétence du gouvernement. « C’est une urgence » a conclu général Jean-Félix  Akaga.

Pour le moment, les éléments de la FOMAC et les militaires français continuent d’assurer la protection de la piste de l’aéroport Bangui M’Poko en présence des quelques  déplacés qui s’y trouvent encore. Depuis l’occupation de la piste, l’aéroport est transformé en un marché de vente de divers articles pour la consommation.

La situation s’est aggravée ce jeudi matin devant l’aéroport Bangui Mpoko. En plus de la population de Boeing, celles des quartiers avoisinants, notamment Combattant, Galabadja, Yangato et autres. sont venues investir l’entrée de l’aéroport. Une marrée humaine constituée pour la plupart de jeunes gens.

Les éléments français basés à l’aéroport Bangui M’Poko ont opposé une résistance en formant une barrière avec des chars pour empêcher du coup ces jeunes d’avoir accès à la piste de l’aéroport. Bloquer, un de ces jeunes crient leurs ras-le-bol.

« Les exactions de la Séléka au niveau de Boeing et Boy Rabe ont mécontenté la population qui s’est soulevée. Ce n’est pas seulement la population de Boy Rabe et Boeing, mais c’est l’ensemble de la population de la capitale. Ce que font les éléments de la Séléka au niveau de Bangui dépasse l’entendement. Les centrafricains ont besoin de la paix et du respect de leur droit  ».  

Déjà mardi soir des milliers de familles, fuyant de nouvelles incursions des éléments de Séléka au quartier Boeing, ont quitté le secteur pour se réfugier à l’aéroport international Bangui Mpoko, sécurisé par l’armée française. Elles ont organisé un sit-in et passé la nuit sur le tarmac, réclamant que leur sécurité soit assurée.

Les éléments de la Force Multinationale d’Afrique Centrale (FOMAC) en poste à l’aéroport Bangui M’Poko, ont tiré des balles en l’air pour disperser cette masse. Seulement, rien n’a changé.